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dilluns, 10 d’octubre del 2011

Correspondència Descartes Elizabeth (VII)


Elisabeth à Descartes - La Haye, 22 juin 1645
Monsieur Descartes,
Vos lettres me servent toujours d'antidote contre la mélancolie, quand elles ne m'enseigneraient pas, détournant mon esprit des objets désagréables qui lui surviennent tous les jours, pour lui faire contempler le bonheur que je possède dans l'amitié d'une personne de votre mérite, au conseil duquel je puis commettre la conduite de ma vie. Si je la pouvais encore conformer à vos derniers préceptes, il n'y a point de doute que le me guérirais promptement des maladies du corps et des faiblesses de l'esprit. Mais j'avoue que le trouve de la difficulté à séparer des sens et de l'imagination des choses qui y sont continuellement représentées par discours et par lettres, que je ne saurais éviter sans pécher contre mon devoir. Je considère bien qu'en effaçant de l'idée d'une affaire tout ce qui me la rend fâcheuse (que je crois m'être seulement représenté par l'imagination), j'en jugerais tout aussi sainement et y trouverais aussitôt les remèdes que [je fais avec] l'affection que j'y apporte. Mais je ne l'ai jamais su pratiquer qu'après que la passion avait joué son rôle. Il y a quelque chose de surprenant dans les malheurs, quoi que prévus, dont je ne suis maîtresse qu'après un certain temps, auquel mon corps se désordonne si fort, qu'il me faut plusieurs mois pour le remettre, qui ne se passent guère sans quelque nouveau sujet de trouble. Outre que je suis contrainte de gouverner mon esprit avec soin, pour lui donner des objets agréables, la moindre fainéantise le fait retomber sur les sujets qu'il a de s'affliger, et j'appréhende que, si je ne l'emploie point, pendant que je prends les eaux de Spa, il ne se rende plus mélancolique. Si je pouvais profiter, comme vous faites, de tout ce qui se présente à mes sens, je me divertirais, sans le peiner. C'est à cette heure que je sens l'incommodité d'être un peu raisonnable. Car, si je ne l'étais point du tout, je trouverais des plaisirs communs avec ceux entre lesquels il me faut vivre, pour prendre cette médecine avec profit. Et [si je l'étais] au point que vous l'êtes, je me guérirais, comme vous avez fait. Avec cela, la malédiction de mon sexe m'empêche le contentement que me donnerait un voyage vers Egmond, pour y apprendre les vérités que vous tirez de votre nouveau jardin. Toutefois, je me console de la liberté que vous me donnez d'en demander quelquefois des nouvelles, en qualité de
Votre très affectionnée amie à vous servir,
Elisabeth.
J'ai appris avec beaucoup de joie que l'Académie de Groningen vous a fait justice

La resposta d’Elizabeth assenyala molt clarament el punt que l’entusiasme,una malaltia a la que no són immunes alguns amics de la filosofia, sovint ens fa oblidar: la pràctica és molt més difícil que la teoria. Elizabeth és clar que sobrevalora la saviesa d’un Descartes, possiblement no tan segur de si mateix com reflecteix a les cartes, però el seu estat entremig, causa d’amoïnament per ella, és una de les descripcions més perfectes possibles de la ubicació del que comença a filosofar.

divendres, 16 de setembre del 2011

Correspondència Descartes Elizabeth (IV)


Descartes à Elisabeth - Egmond du Hoef, 28 juin 1643
Madame,
J'ai très grande obligation à Votre Altesse de ce que, après avoir éprouvé que je me suis mal expliqué en mes précédentes, touchant la question qu'il lui y a plu me proposer, elle daigne encore avoir la patience de m'entendre sur le même sujet, et me donner occasion de remarquer les choses que j'avais omises. Dont les principales me semblent être qu'après avoir distingué trois genres d'idées ou de notions primitives qui se connaissent chacune d'une façon particulière et non par la comparaison de l'une à l'autre, à savoir la notion que nous avons de l'âme, celle du corps, et celle de l'union qui est entre l'âme et le corps, je devais expliquer la différence qui est entre ces trois sortes de notions, et entre les opérations de l'âme par lesquelles nous les avons, et dire les moyens de nous rendre chacune d'elles familière et facile ; puis ensuite, ayant dit pourquoi je m'étais servi de la comparaison de la pesanteur, faire voir que, bien qu'on veuille concevoir l'âme comme matérielle (ce qui est proprement concevoir son union avec le corps), on ne laisse pas de connaître, par après, qu'elle en est séparable. Ce qui est, comme je crois, toute la matière que Votre Altesse m'a ici prescrite.
Premièrement, donc, je remarque une grande différence entre ces trois sortes de notions, en ce que l'âme ne se conçoit que par l'entendement pur ; le corps, c'est-à-dire l'extension, les figures et les mouvements, se peuvent aussi connaître par l'entendement seul, mais beaucoup mieux par l'entendement aidé de l'imagination ; et enfin, les choses qui appartiennent à l'union de l'âme et du corps, ne se connaissent qu'obscurément par l'entendement seul, ni même par l'entendement aidé de l'imagination ; mais elles se connaissent très clairement par les sens. D'où vient que ceux qui ne philosophent jamais, et qui ne se servent que de leurs sens, ne doutent point que l'âme ne meuve le corps, et que le corps n'agisse sur l'âme ; mais ils considèrent l'un et l'autre comme une seule chose, c'est-à-dire, ils conçoivent leur union ; car concevoir l'union qui est entre deux choses, c'est les concevoir comme une seule. Et les pensées métaphysiques, qui exercent l'entendement pur, servent à nous rendre la notion de l'âme familière ; et l'étude des mathématiques, qui exerce principalement l'imagination en la considération des figures et des mouvements, nous accoutume à former des notions du corps bien distinctes ; et enfin, c'est en usant seulement de la vie et des conversations ordinaires, et en s'abstenant de méditer et d'étudier aux choses qui exercent l'imagination, qu'on apprend à concevoir l'union de l'âme et du corps.
J'ai quasi peur que Votre Altesse ne pense que je ne parle pas ici sérieusement ; mais cela serait contraire au respect que je lui dois, et que je ne manquerai jamais de lui rendre. Et je puis dire, avec vérité, que la principale règle que j'ai toujours observée en mes études et celle que je crois m'avoir le plus servi pour acquérir quelque connaissance, a été que je n'ai jamais employé que fort peu d'heures, par jour, aux pensées qui occupent l'imagination, et fort peu d'heures, par an, à celles qui occupent l'entendement seul, et que j'ai donné tout le reste de mon temps au relâche des sens et au repos de l'esprit ; même je compte, entre les exercices de l'imagination, toutes les conversations sérieuses, et tout ce à quoi il faut avoir de l'attention. C'est ce qui m'a fait retirer aux champs ; car encore que, dans la ville la plus occupée du monde, je pourrais avoir autant d'heures à moi, que j'en emploie maintenant à l'étude, je ne pourrais pas toutefois les y employer si utilement, lorsque mon esprit serait lassé par l'attention que requiert le tracas de la vie. Ce que je prends la liberté d'écrire ici à Votre Altesse, pour lui témoigner que j'admire véritablement que, parmi les affaires et les soins qui ne manquent jamais aux personnes qui sont ensemble de grand esprit et de grande naissance, elle ait pu vaquer aux méditations qui sont requises pour bien connaître la distinction qui est entre l'âme et le corps.
Mais j'ai jugé que c'était ces méditations, plutôt que les pensées qui requièrent moins d'attention, qui lui ont fait trouver de l'obscurité en la notion que nous avons de leur union ; ne me semblant pas que l'esprit humain soit capable de concevoir bien distinctement, et en même temps, la distinction d'entre l'âme et le corps, et leur union ; à cause qu'il faut, pour cela, les, concevoir comme une seule chose, et ensemble tes concevoir comme deux, ce qui se contrarie. Et pour ce sujet (supposant que Votre Altesse avait encore les raisons qui prouvent la distinction de l'âme et du corps fort présentes à son esprit, et ne voulant point la supplier de s'en défaire, pour se représenter la notion de l'union que chacun éprouve toujours en soi-même sans philosopher ; à savoir qu'il est une seule personne, qui a ensemble un corps et une pensée, lesquels sont de telle nature que cette pensée peut mouvoir le corps, et sentir les accidents qui lui arrivent), je me suis servi ci-devant de la comparaison de la pesanteur et des autres qualités que nous imaginons communément être unies à quelques corps, ainsi que la pensée est unie au nôtre ; et je ne me suis pas soucié que cette comparaison clochât en cela que ces qualités ne sont pas réelles, ainsi qu'on les imagine, à cause que j'ai cru que Votre Altesse était déjà entièrement persuadée que l'âme est une substance distincte du corps.
Mais, puisque Votre Altesse remarque qu'il est plus facile d'attribuer de la matière et de l'extension à l'âme, que de lui attribuer la capacité de mouvoir un corps et d'en être mue, sans avoir de matière, je la supplie de vouloir librement attribuer cette matière et cette extension à l'âme ; car cela n'est autre chose que la concevoir unie au corps. Et après avoir bien conçu cela, et l'avoir éprouvé en soi-même, il lui sera aisé de considérer que la matière qu'elle aura attribuée à cette pensée, n'est pas la pensée même, et que l'extension de cette matière est d'autre nature que l'extension de cette pensée, en ce que la première est déterminée à certain lieu, duquel elle exclut toute autre extension de corps, ce que ne fait pas la deuxième. Et ainsi Votre Altesse ne laissera pas de revenir aisément à la connaissance de la distinction de l'âme et du corps, nonobstant qu'elle ait conçu leur union.
Enfin, comme je crois qu'il est très nécessaire d'avoir bien compris, une fois en sa vie, les principes de la métaphysique, à cause que ce sont eux qui nous donnent la connaissance de Dieu et de notre âme, je crois aussi qu'il serait très nuisible d'occuper souvent son entendement à les méditer, à cause qu'il ne pourrait si bien vaquer aux fonctions de l'imagination et des sens ; mais que le meilleur est de se contenter de retenir en sa mémoire et en sa créance les conclusions qu'on en a une fois tirées, puis employer le reste du temps qu'on a pour l'étude, aux pensées où l'entendement agit avec l'imagination et les sens.
L'extrême dévotion que j'ai au service de Votre Altesse, me fait espérer que ma franchise ne lui sera pas désagréable, et elle m'aurait engagé ici en un plus long discours, où j'eusse tâché d'éclaircir à cette fois toutes les difficultés de la question proposée ; mais une fâcheuse nouvelle que je viens d'apprendre d'Utrecht, où le magistrat me cite, pour vérifier ce que j'ai écrit d'un de leurs ministres, combien que ce soit un homme qui m'a calomnié très indignement, et que ce que j'ai écrit de lui, pour ma juste défense, ne soit que trop notoire à tout le monde, me contraint de finir ici, pour aller consulter les moyens de me tirer, le plus tôt que je pourrai, de ces chicaneries. Je suis,
Madame,
De V. A.
Le très humble et très obéissant serviteur,
Descartes.

Parlar de dualisme és llavors en qualsevol cas insuficient. El segon paràgraf deixa clar que hi ha com a mínim tres àmbits  i no pas dos. L’àmbit de la unió de l’ànima i el cos és aquell al que accedim mitjançant els sentis i és del que tenim coneixement mitjançant la vida ordinària. Descartes apareix aquí com un precursor clar de l’empririsme lockeà, que al seu assaig també havia definit els sentits com un tercer àmbit de coneixement, enfront de la demostració i la intuïció que són bàsicament els dos dels que parla Descartes. També està prefigurant la noció husserliana de món de la vida, tot i plantejar una inversió des de l’ordre de l’experiència a l’ordre de la fonamentació. Tot això no es estrany ni aliè a l’esperit plantejat per les Meditacions: la necessitat de centrar l’esperit a la meditació, és una manera de prendre’s seriosament, de reconèixer l’atenció que mereix la vida ordinària i la justificació de que la meditació només pugui fer-se unes poques hores a l’any. 
Resoldre el problema de l’home suposa una dificultat lògica de primer ordre: l’home és una dualitat teòrica i una unitat a l’àmbit de la pràctica. Això condiciona dues menes de visió diferents, la reconciliació de les quals no és immediata. 

dimecres, 22 de juny del 2011

Indicacions sobre textos i la filosofia pràctica en general

El treball de fa quatre anys es va centrar a l’obra d’un pensador alemany anomenat Aschenbach. La seva formació és ben diferent de la línia majoritària del moviment, bàsicament anglosaxona. A Londres vaig fer algun curs molt breu sobre la qüestió de la conselleria filosòfica, el resultat del qual fou considerar que allò ofert per la nissaga de Marinoff és bàsicament un frau. No és fals dir que una molt bona part de la tradició filosòfica ha tingut com objectiu adreçar els homes envers un bé suprem, la felicitat. Però recercar la felicitat prescindint del compromís amb la veritat i la lucidesa, acaba tenint poc a veure amb la filosofia i la major part de les drogues, legals o no però disponibles, ofereixen allò promès de manera molt més ràpida. La reflexió d’Aschenbach però es trobava arrelada a una tradició filosòfica molt més consistent i de fet, moltes de les coses que deia són afirmacions que jo tendeixo a subscriure sense grans vacil•lacions, entre d’altres raons perquè una de les seves motivacions fonamentals sembla ser una crida a la modèstia epistemològica, el refús de les Mathesis Universalis i la consciència de la finitud. Un altra qüestió és la de si resulta lícit o simplement assenyat el voler cobrar per aquesta mena de mercaderia. Sòcrates no cobrava pel seu magisteri i era clar que diners sí que li calien.
Algunes de les afirmacions d’Aschenbach que considero veritats fonamentals foren apreses en el meu cas mitjançant l’experiència de lectura de les Meditacions cartesianes i això, a més del caràcter de les cartes que assenyalava ahir, semblen fer plausible una relectura de la correspondència amb la princesa. Per aquesta tasca de relectura utilitzo dues fonts que presenten el mateix text des de dues perspectives contraposades. D’una banda l’edició dels Beyssade , cosa que ens assegura de la seva solvència dins de l’àmbit dels estudis cartesians. D’altra banda la traducció i edició de Lisa Saphiro publicada per la Universitat de Chicago, la qual està menys interessada a Descartes i més a fer palès l’aportació femenina a la historia de la filosofia, per la qual cosa la seva lectura s’adreça a intentar definir el perfil filosòfic propi d’Elizabeth més enllà del seu caràcter de corresponsal cartesiana.