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diumenge, 11 de setembre del 2011

Correspondència Descartes Elizabeth (I)


Elisabeth à Descartes - La Haye, 16 mai 1643
Monsieur Descartes
J'ai appris, avec beaucoup de joie et de regret, l'intention que vous avez eue de me voir, passé quelques jours, touchée également de votre charité de vous vouloir communiquer à une personne ignorante et indocile, et du malheur qui m'a dérobé une conversation si profitable. M. Pallotti a fort augmenté cette dernière passion, en me répétant les solutions que vous lui avez données des obscurités contenues dans la physique de M. Rhegius, desquelles J'aurais été mieux instruite de votre bouche, comme aussi d'une question que je proposai au dit professeur, lorsqu'il fut en cette ville, dont il me renvoya à vous pour en recevoir la satisfaction requise. La honte de vous montrer un style si déréglé m'a empêchée jusqu'ici de vous demander cette faveur par lettre.
Mais aujourd'hui, M. Pallotti m'a donné tant d'assurance de votre bonté pour chacun, et particulièrement pour moi, que j'ai chassé toute autre considération de l'esprit, hors celles de m'en prévaloir, en vous priant de me dire comment l'âme de l'homme peut déterminer les esprits du corps, pour faire les actions volontaires (n'étant qu'une substance pensante). Car il semble que toute détermination de mouvement se fait par la pulsion de la chose mue, à manière dont elle est poussée par celle qui la meut, ou bien de la qualification et figure de la superficie de cette dernière. L'attouchement est requis aux deux premières conditions, et l'extension à la troisième. Vous excluez entièrement celle-ci de la notion que vous avez de l'âme, et celui-là me paraît incompatible avec une chose immatérielle. Pourquoi je vous demande une définition de l'âme plus particulière qu'en votre Métaphysique, c'est-à-dire de sa substance, séparée de son action, de la pensée. Car encore que nous les supposions inséparables (qui toutefois est difficile à prouver dans le ventre de la mère et les grands évanouissements), comme les attributs de Dieu, nous pouvons, en les considérant à part, en acquérir une idée plus parfaite.
Vous connaissant le meilleur médecin pour la mienne, je vous découvre si librement les faiblesses de cette spéculation et espère qu'observant le serment d'Hippocrate, vous y apporterez des remèdes, sans les publier ; ce que je vous prie de faire, comme de souffrir ces importunités de
Votre affectionnée amie à vous servir,
Elisabeth

La carta del 16 de maig és la que obre la correspondència entre tots dos autors. D’entrada el primer que cal dir és que constitueix un bon suport per a la tesi de Saphiro, esmentada a la segona entrada d’aquest bloc, que fa d’Elisabet una pensadora amb un perfil propi. La princesa no parla d’entrada de les seves cuites personals sinó que planteja un problema de caire tècnic força important, la poca claredat de la definició cartesiana d’ànima. Descartes no diu que és l’ànima sinó simplement respon aquesta pregunta dient que fa. (cosa certament moderna si pensem que és el que poc després farà Newton).  Així,  el terreny on Elizabeth dirigeix Descartes no és tant el de la moral entesa en el seu sentit més pragmàtic, quines són les regles del que cal fer, sinó kantianment al de la seva possibilitat, depenent de la realitat del caràcter voluntari de les accions.

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